adj. pris s. (Histoire ecclésiastique) nom qu'on donna à quatre livres composés par l'ordre de Charlemagne en 790, pour réfuter le second concîle de Nicée.
Ce concîle avait fait plusieurs décrets contre les Iconoclastes sur le culte des images ; decrets très-catholiques, mais qui ayant été envoyés mal traduits aux évêques assemblés à Francfort pour la même cause, et par ordre de Charlemagne, leur parurent contenir une doctrine jusqu'alors inouie, et qui tendait à faire rendre aux images un culte fort approchant de celui qu'on rend à Dieu même. Cette erreur de fait engagea Charlemagne à faire composer ces quatre livres, qui contiennent cent vingt chefs d'accusation contre les Grecs. Ces livres furent envoyés au pape Adrien I. à qui ils furent présentés par Angilbert ; abbé de Centule. Adrien écrivit à Charlemagne pour soutenir les décisions du concîle de Nicée : mais on persista en France à les rejeter, parce qu'on ne les entendait pas ; opposition qui cessa pourtant lorsqu'on eut démêlé la véritable pensée des Grecs, et réduit à leur juste sens des expressions qui avaient paru outrées, et révolter les esprits. Aussi les prétendus réformés n'ont-ils jamais pu retirer aucun avantage réel, ni des décisions du concîle de Francfort, ni des livres carolins.
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